Une belle signature

A la recherche de nos ayeux, il est toujours tentant d’essayer de les imaginer. Faute de portraits, ce sont bien souvent leur signature qui les représente, quand ils savent signer. Cette signature nous dit beaucoup de choses sur leur statut social et sur leur éducation. Son évolution au cours des ans peut aussi nous donner des indices sur l’état de santé du signataire. Au fil des années, je me suis fait une petite collection de ces signatures. Il y en a une que j’apprécie particulièrement, c’est celle de Jean-François-René Blanchard, sieur de Kersemper.

Noble homme J. F. René Blanchard, sieur de Kersemper

Ma première rencontre avec Jean François René se fait sur l’acte de mariage du mariage des 2 Claude, Claude Blanchart avec Claude Le Coqu le 28 septembre 1717 à Plélo. La qualité de « Noble homme » précède son nom qui est suivi de son titre « sieur de Kersemper».

Mariage de Claude Le Coqu et de Claude Blanchart le 28 septembre 1717 à Plélo

Parrains et marraines prestigieux

L’acte de baptème de Claude Charlotte nous apprend que Jean François René est son père. Sa mére s’appelle Anne Le Cocq. Elle est dotée de nobles parrain et marraine , dans les personnes d’Escuyer Claude Perret, Seigneur de Kerjean et de Charlotte Lamponniant dame de la Marque, qui est l’épouse de Maitre Jan Gueret sieur de l’Isle chirurgien royal. I

L'union avec Anne Le Cocq, dame de Vaucouleurs

Jean-François-René Blanchard et Marie Le Cocq ont eu au moins 7 enfants auquels ils ont attribués de prestigieux parrains et marraines issue des vieilles familles nobles ou bourgeoises des environs.

J’ai longtemps cherché leur mariage que j’ai retrouvé à Quintin le 30 avril 1685. Malheureusement,  ce qui assez courant à cette époque, les parents des mariés ne sont pas mentionnés ce qui compliquent la recherche pour ces deux familles. Information intéressante, Anne Le Cocq est dame de Vaucouleurs. Titre que sa fille Anne Charlotte portera aussi à son mariage en 1710. 

Dans la généalogie de la famille de la Rivière, un Jacques Le Cocq, seigneur du Verger-au-Cocq, est l’époux de Jeanne de la Rivière, fille Pierre de la Rivière et de Julienne de Vaucouleurs. Anne Le Cocq, dame de Vaucouleurs, est peut-être la fille ou petite de fille de ce Jacques Le Cocq.

Mariage de Jean François René Blanchard, sieur de Kersemper, et d'Anne Le Cocq, dame de Vaucouleurs le 30 avril 1685 à Plélo

La mort d'Anne Le Cocq

Après de nombreuses grossesses, Anne décède à tout juste 25-26 ans. Elle est enterrée le 11 août 1696 dans la chapelle familiale de Kersemper en l’église Saint Gilles de Plélo.

Acte de Sépulture d'Anne Le Cocq le 11 août 1696 à Plélo (22)

L'aveu au Comte de Plélo

Dans la généalogie de la maison de Bréhant est mentionné le 1er février 1708  à Launay-Balin un aveu par Jean-François-René Blanchart, sieur de Kersemper, à Jean-François-René-Almaric de Brehand, chevalier, comte de Mauron et de Plélo, seigneur châtelain de Galinée, Lagrée, le Péllen, Tressigneaux et l’Qursière, le Bois-jagu, Bernier Kerveno, les Ligneries, Bellissue, etc., sire de Saint-Bihy et Launay-Balin, vicomte de Beuves, baron de Plélo, etc. Ce document se trouverait aux archives des côtes d’Armor. Je ne l’ai pas encore retrouvé.

En droit seigneurial, l’aveu est une déclaration écrite que doit fournir le vassal à son suzerain lorsqu’il entre en possession d’un fief (par achat ou héritage). En 1708, Blanchard achete-t-il ou herite-t-il du Launay-Balin?

De manière surprenante, Blanchart et Bréhand portent tous les deux les 3 mêmes premiers prénoms dont la combinaison n’est pas très fréquente. Y a t il un autre lien entre les deux? Blanchart était-il un proche de la famille?

Jean François René de Bréhant (1667-1738) fut conseiller au Parlement de Bretagne, lieutenant des maréchaux de France et commissaire juge du point d’honneur au baillage de Montereau. Chose étrange, il est né le 30 juin 1667, mais ne sera baptisé que le 13 mars 1673 à Saint Aubin à Rennes. En effet, à cette époque, l’enfant était baptisé le jour même ou le lendemain pour lui permettre de pouvoir rentrer au paradis en cas de mort prématurée.

La mort à presque cent ans

Jean François René Blanchard, sieur de Kersemper, a eu une longue vie. Il s’éteint le 14 février 1733 à l’âge vénérable de 97 ans. Il est donc né aux alentours de l’année 1636.

Acte de Sépulture de Jean René François Blanchard, sieur de Kersemper, le 14 février 1733 à Plélo

Les autres Blanchard de Plélo

D’óù viennent les Blanchard dont est issu Jean François René? Je n’en ai pas encore la réponse. A la même époque, il y a à Plélo, un Pierre Blanchard, sieur de la Toche, époux de Jacquemine Le Vicomte et une Vincente Blanchard, dame de la Chesnaye, épouse Pierre Patenostre. Vincente est la marraine d’une des filles de Jean François René. Je pense que les trois sont apparentés. Frères et soeur? Il me faut à présent le prouver.

Acte de Sépulture de Pierre Blanchart le 6 novembre 1693 à Plélo
Acte de Sépulture de Vincente Blanchard le 21 avril 1714 à Plélo
Mon lien avec Jean-François-René Blanchard, sieur de Kersemper

2 commentaires

Christelle · 14 novembre 2019 à 15 h 18 min

Une enquête passionnante ! Le baptême tardif pourrait-il être le signe d’une conversion de la famille à la religion catholique ? Car j’imagine mal que l’enfant ait pu resté non baptisé pendant aussi longtemps…

    Yann · 14 novembre 2019 à 23 h 48 min

    Je pense effectivement à la même chose. La famille a peut-être été protestante.

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